Lisières

15 juillet, 5h20, avant le lever du soleil.

Je distingue en lisière deux silhouettes dans la pénombre, deux chevreuils.

 Le vent n’est pas très favorable pour une approche.

J’avance de 30m le long de la haie et j’attends; je ne distingue plus que les oreilles.

 Il y a 3 chevreuils, une chevrette et ses deux faons qui cueillent des brins d’herbes, des fleurs de trèfles

 et s’avancent lentement dans le pré, vers les premières  taches de lumière.

 La chevrette est nerveuse, les faons démarrent un court galop…

 C’est un brocard qui est sort de la forêt.

 Mais une voiture passe sur la route ,des coups de klaxon intempestifs.

Le brocard repart très vite. Le pré s’est vidé…

 Deux jours plus tard, dans la pâture à coté un renard mulote. J’ai attendu mais il n’est pas venu plus près…

Et dans le jardin je retrouve un hérisson adolescent, depuis qu’il fait trop chaud il sort le jour pour boire.

 Il y a aussi au fond du jardin un hérisson bien plus gros que je ne vois qu’au crépuscule.

Papillons

Depuis la mi juin, quelques papillons, observés surtout en lisière

Un matin à l’étang

Juste avant la chaleur,l’herbe était encore verte.

Les lièvres sortent des blés pour grignoter le trèfle.

Sur l’étang, malgré le niveau d’eau bas, les grèbes continuent de recharger leur nid d’algues.

Les jeunes oies pâturent sous la surveillance des adultes.

Pour ne pas les déranger je passe le long de la haie où nichent les pies grièches.

Au dessus des coquelicots de jeunes bergeronnettes des ruisseaux gobent les insectes…

Dans la roselière les jeunes hérons pourprés se sentent à l’étroit dans leur nid

Alors que les adultes poursuivent leurs navettes pour les ravitailler

Au lever du jour,

Au lever du jour,

un chevreuil bien mal en point

un renard en maraude

une jeune buse qui piaule

une pie grièche qui alarme

Grande agitation chez les balbuzards

Un premier jeune s’est envolé la femelle alarme vraiment beaucoup

C’est une autre femelle de balbuzard qui fréquente de trop près le territoire

Des poursuites rapides entre les arbres, de l’intimidation, puis retour au calme . Le jeune revient un moment à l’aire, puis repart.

Plaines cultivées

Sur les chemins et les pistes chaque matin une nouvelle rencontre

Dans un paysage devenu rare, où entre les parcelles de céréales subsistent des  prés, des haies et des bosquets,

je me laisse surprendre par un chevreuil ou un renard, plus rarement par un chat sauvage.

Le lièvre qui galope sur le chemin fait fuir les insectes que cueille la pie grièche.

La bondrée apivore  survole les prairies, les chardonnerets récoltent les graines de centaurées et une multitude de papillons décollent sous mes pas.

Orchidées

Avec leurs antennes les toutes petites sauterelles explorent les alentours, le monde. Elles sont très sensibles à la moindre variation de luminosité autour d’elles, détectent un mouvement rapide et alors, d’un bond disparaissent entre les herbes.

Quel plaisir, chaque année renouvelé, de visiter les orchidées, de découvrir de nouvelles stations, d’autres espèces sur un site parcouru depuis plusieurs années.

Cela compense un peu l’amertume de voir les haies et les prairies disparaitre. Partout les haies sont détruites, les arbres arrachés,les prairies retournées.

Sur certaines communes il ne reste quasiment plus rien. Là où il y avait un couple de pie grièche tous les 200m, une fauvette dans chaque églantier, des alouettes partout dans les champs il n’y a plus rien. La moindre  bosse caillouteuse et boisée a été mise en culture. Même les étourneaux et les corneilles ne trouvent plus rien à manger dans les parcelles de colza et de maïs qui s’étendent partout avec leurs poisons.

Certains envisagent de saccager la lune ou la planète mars.

Nous sommes bien incapables de répondre aux messages de détresse de la faune et flore locale, ou même de les voir.

 Dimanche, sur un coteau classé en réserve naturelle depuis des années, pas une pie grièche, pas de fauvette  ni d’alouette!!

 Ce devait être une relique ce n’était  plus qu’une ile quasi déserte au milieu d’un océan de cultures saturées de poisons

 Nous serons les prochains sur la liste, avec nos choix  politiques de la terre brulée.

 Nous allons  droit dans le mur en détruisant tout sur notre passage.

Chevreuils de mai

 Les chevreuils sont discrets, inquiets et farouches.

 Les chevrettes et leurs faons sont dans les herbes hautes et les lisières où les petits sont invisibles.

 Parfois , un instant, je distingue un dos moucheté, une petite oreille qui chasse les moustiques.

Les brocards délimitent leur territoire, sur le qui-vive,  et méfiant ne se risquent pas à découvert, la chasse est déjà ouverte.

Parfois un levreau, bien vite grandi, croise mon chemin.

Les oiseaux aussi s’inquiètent de mon passage.

 Pour les déranger le moins possible je reste sur les sentiers et admire les fleurs…

Ivresse de Mai

 Que ce soit en forêt, en bordure d’étang ou dans les collines

A chaque pas une nouvelle découverte.

 S’enivrer de couleurs, de silhouettes à peine aperçues, de mouvements, de sons, de vie.

 Ne plus savoir où donner des yeux.

 S’arrêter, attendre et écouter…

Balbuzards

Le retour des balbuzards agite les corneilles.

Les poissons qu’ils mangent sur leur perchoir y attirent les corneilles.

Il y en aura jusqu’à cinq pour tenter de chaparder quelques miettes du repas .

Dans les sous bois fauvettes, troglodytes et pouillots furètent et cherchent un emplacement pour leurs nids. Même une cane colvert a choisi l’abri d’un arbre tombé au sol pour nicher.

Grues

Les prairies reverdissent.

Dans les marais la végétation redémarre plus lentement.

Des appels sonores s’y entendent de très loin.

Les tiges sèches des roseaux et les saules encore dénudés en ce début d’avril

abriteront peut être une nichée de grues cendrées.

Je reste éloigné, les oiseaux sont très farouches.

Les grosses pluies du des 7 et 8 avril ont complètement inondé le marais, noyant de nombreux nids d’oies et de canards.

Les grues chantent encore, referont elles un nid?