Fin d’été remarquable: cela fait maintenant un mois que les cigognes noires stationnent dans les prairies humides. Elles alternent les reposoirs, toujours à proximité des ruisseaux ou petits étangs où elles vont pêcher.
Sur les étangs, les aigrettes et les hérons prospectent les berges . Méfiants, ils le sont cependant moins que les cigognes qui détectent le moindre changement dans le paysage.
Toujours sur le qui-vive, les comportement des oiseaux rappellent les siècles de persécutions dont ils ont fait l’objet et qui continuent… Les pygargues et balbuzards s’enfuient dès qu’ils repèrent une présence humaine à moins de 500 mètres!
Les oies cendrées s’envolent à l’aube de l’étang sur lequel elles ont passé la nuit pour aller dans les chaumes glaner les grains tombés de la moissonneuse.
6h15, je marche de nuit vers la lisière. Malgré mes précautions j’ai l’impression de faire un bruit d’enfer en marchant sur les feuilles sèches et les brindilles du sous bois.
6h50, la brume s’étire, un mouvement dans l’herbe… Un chat sauvage qui réagit trop vite aux déclics de l’appareil.
7h45, le soleil s’est levé, la lisière est encore dans l’ombre. Un renardeau mulote le long des roseaux. Il vient à dix mètres déposer sa signature sur une motte de terre.
8h40, un tour d’horizon avec les jumelles sur l’étang, je découvre le juvénile de pygargue; Je ne l’ai pas vu arriver mais le passage d’un grumier sur le chemin le fait s’envoler…
9h20, une aigrette se pose sur la même branche
Sortie en fin de journée
17h30 à 19h30, les oiseaux restent loin, le jour décline les geais passent en criant. Un merle alarme longuement , un bruissement derrière moi , je distingue à peine la fuite furtive d’une martre. Je sors de la forêt.
20h00, une ombre passe dans le champ, j’attends. Lentement des silhouettes se découpent sur le ciel qui s’obscurcit. Ombres chinoises.
14 septembre
7h00, quelques nuages, peut être de belles couleurs au lever du soleil? J’explore l’horizon et de très loin je crois discerner une forme au sommet d’un des arbres de la lisière. Il faut que je me déplace, en restant bien à distance, pour essayer de la voir se découper sur fond de soleil levant. Mais dans l’axe du soleil il y a trop de végétation qui intercepte ma vision.
7h20, le ciel rouge met en valeur la cigogne noire.
8h15, à contre jour sur fond de ciel couvert, dans les buissons d’autres merveilles, mésanges à longue queue et rouge gorge.
8h25, concentré sur les mésanges je me sens observé. In extremis je repère un jeune chevreuil qui observe ma lente progression.
8h35, profusion de toiles d’araignées orbitèles, épeires à quatre points et argiope frelon, mais aussi papillons et dernières fleurs de l’été: azuré bleu céleste (Lysandra bellargus) et gentiane champêtre (Gentianella campestris).
Les cigognes blanches ont profité des quelques jours de chaleurs et des ascendances qui se sont formées pour entamer leur migration. Un groupe d’une vingtaine a survolé le village le 14 aout.
En fin d’après midi, le 17 aout, un grand oiseau s’envole du parc à vaches. Je pense à un héron surpris par mon passage sur le chemin, mais c’est plus la silhouette d’une cigogne mais pas de certitude .
Le lendemain matin, j’explore minutieusement la vaste praire, scrute les lisières et finalement je trouve deux oiseaux perchés sur une branche horizontale; et plus loin, mais à peine visible deux autres. Grandes pattes rouges, becs rouges, plumage noir. L’ une des premières se tourne, ce sont bien des cigognes noires.
Le surlendemain je m’installe à la nuit derrière les roseaux du ruisseau qui longe le pré.
Les vaches pâturent et lentement les cigognes sortent de la brume. Elles traversent la parcelle en capturant des insectes , sauterelles et criquets et des vers de terre.
Une cigogne juvénile se rapproche lentement.
Les deux jours suivants il n’y a plus que la jeune cigogne reconnaissable à son bec et ses pattes roses verdâtres et à son plumage noir plus terne. Elle se rapproche encore…
Aux premiers rayons du soleil elle est dans la haie, puis elle regagne son perchoir en lisière.
Ce matin il me semblait que je l’attendais en vain quand, juste avant une très grosse averse elle a traversé rapidement mon champ de vision.
Il fait chaud, beaucoup trop chaud. Et à proximité de l’étang il ne fait guère plus frais et il faut faire avec les moustiques
Les oiseaux limitent leur activité et ce n’est que dans les premières heures du jour ou le soir qu’ils bougent un peu.
Derrières les herbes de la berge passent une couleuvre à collier et une nichée de colverts
et le martin pêcheur interrompt ses passages éclairs pour un brin de toilette, juste devant moi.
Le soir le soleil dessine un ciel d’orage rouge et noir
Parfois l’attente est longue et me permet de détailler le plumage et les attitudes d’un grand cormoran. Il y a aussi les hérons qui se disputent leurs bons coins de pêche. Les jeunes , envolés récemment n’ont aucune notion du protocole.
Il y a aussi, parfois un héron pourpré qui sort de la roselière, et encore plus rarement des foulques avec leurs poussins.
Il fait chaud et s’ajoute encore la chaleur et la poussière du Sahara avec la poussée du Sirocco jusqu’au pays des étangs…